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De l’ADN environnemental au drone : suivi non invasif de l’utilisation d’une frayère par l’esturgeon jaune (Acipenser fulvescens)
Au Canada, plusieurs populations d’esturgeon jaune (Acipenser fulvescens) sont en déclin à cause de la surexploitation, de la pollution et de l’altération des régimes hydrologiques. Les frayères sont particulièrement affectées par les perturbations anthropiques et un suivi étroit de leur utilisation par les esturgeons est crucial pour la protection de cette espèce à risque. Or, les méthodes traditionnelles de suivi comme la capture d’adultes sont chronophages et invasives. L’utilisation de l’ADN environnemental (ADNe) est une alternative intéressante puisque cette méthode est non invasive, et généralement plus rapide, permettant un suivi plus fréquent. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’ADNe comme outil de suivi de l’utilisation des frayères par les esturgeons jaunes. De 2022 à 2024, pendant la période de fraie, nous avons collecté des échantillons d’eau dans la frayère de la rivière Chaudière, l’une des frayères les plus fréquentées par les esturgeons jaunes au Québec, et quantifié l’ADNe de l’espèce cible par PCR quantitative. En 2024, nous avons aussi dénombré les esturgeons dans la frayère à l’aide d’un drone. Nos résultats montrent que les concentrations en ADNe culminent lorsque la température de l’eau atteint la température de déclenchement de la fraie, suggérant que l’ADNe est corrélé avec les activités de fraie, un résultat qui concorde avec le dénombrement effectué par drone. Notre étude indique que l’ADNe est utile pour évaluer l’utilisation d’une frayère par les esturgeons jaunes, mais nos résultats devront être reproduits dans des frayères moins fréquentées avant que l’ADNe ne puisse être adopté comme outil de suivi.