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Les réponses comportementales au risque de se faire chasser diffèrent entre les sexes chez l’ours brun scandinave
Jeanne Clermont, Andreas Zedrosser, Ludovick Brown, Frank Rosell, Gunn Elisabeth Sydtveit Rekvik, Jonas Kindberg, Fanie Pelletier
La prédation peut influencer indirectement la dynamique des populations de proies lorsque les individus ajustent leurs comportements au risque de prédation. Ces effets dits non létaux peuvent également résulter de la chasse par les humains. Nous avons utilisé l’accélérométrie triaxiale pour enregistrer l’activité quotidienne de 24 ours bruns d’une population fortement chassée en Suède (2015-2022). À l’aide d’un algorithme d’apprentissage supervisé, nous avons classifié les données d’accélérométrie en quatre comportements : courir, marcher, se nourrir et se reposer. Nous avons ensuite évalué les budgets d’activité des ours avant et pendant la saison de chasse. Les ours présentent un patron d’activité quotidienne bimodal, étant plus actifs au crépuscule et à l’aube. Cependant, pendant la saison de chasse, les femelles deviennent plus actives durant le jour en comparaison à avant la saison de chasse, alors que les mâles réduisent leur activité journalière et deviennent globalement plus nocturnes. Chez les femelles exclusivement, nous trouvons aussi que la proportion d’épisodes de course ayant lieu durant les heures où la chasse est légale est plus élevée pendant la saison de chasse qu’avant celle-ci. Étant donné que la chasse légale se déroule principalement durant les heures de jour, nos résultats suggèrent que les ours adaptent leur activité en réponse au risque de se faire chasser, mais que les tactiques comportementales diffèrent selon le sexe. Des évaluations détaillées des comportements, rendues possibles par l’enregistrement à haute fréquence de leurs mouvements, ont le potentiel d’améliorer notre compréhension des impacts des activités humaines sur la faune.