Félix-Olivier Dufour (université de Sherbrooke), Gabriel Pigeon(Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue) et Fanie Pelletier (Université de Sherbrooke)
Effets des traits quantitatifs sur la dynamique populationnelle : Étude des femelles du mouflon d'Amérique (Ovis canadensis)
Au même titre que les processus écologiques, les variations phénotypiques interindividuelles peuvent affecter la dynamique de population. Ces variations peuvent être d’origine plastique, mais aussi évolutive. En effet, contrairement à la vision classique de Darwin, des changements évolutifs peuvent s’opérer à une échelle temporelle similaire à celle des processus écologiques et, par conséquent, altérer la dynamique de la population à court terme. Mon projet vise à évaluer les effets de la variation évolutive et plastique en taille des cornes et dans l’âge de première reproduction des femelles du mouflon d’Amérique (Ovis canadensis) sur la dynamique populationnelle. La taille des cornes des femelles est particulièrement intéressante à étudier, car elle est corrélée à l’âge à la première reproduction. De plus, ce trait a montré une réponse évolutive à une sélection indirecte due à la récolte sélective des mâles, puisque la taille des cornes est fortement corrélée génétiquement entre les deux sexes. Pour analyser les effets de la variation de la taille des cornes des femelles sur la dynamique de la population, j’utiliserai un modèle individu-centré, basé sur les données démographiques et génétiques issues de la population de Ram Mountain, suivie depuis 1971. Ce modèle permettra de simuler des variations dans la taille des cornes des femelles, au niveau du génotype et du phénotype, et d’en évaluer les conséquences sur la dynamique populationnelle. Cette approche permettra de mieux comprendre les conséquences démographiques des changements de traits à la suite de changements dans les pressions de sélection.