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Ariane Bussières-Fournel
Les maladies zoonotiques émergentes apparaissent fréquemment dans des environnements où les interactions entre l'homme et l'animal s'intensifient, sous l'effet de l'urbanisation et de la perte d'habitat. Au Québec, l'interaction entre les changements climatiques, les modifications de l'utilisation des terres et l'expansion urbaine a créé des conditions propices à la transmission d'agents pathogènes zoonotiques tels que la rage du raton laveur. Les réservoirs de ces agents pathogènes (le raton laveur, Procyon lotor, et la moufette rayée, Mephitis mephitis) sont des espèces synanthropiques, dont la répartition se modifie en réponse aux changements climatiques.
En utilisant la modélisation de la distribution des espèces (SDM), nous avons prédit les habitats potentiels actuels et futurs de P. lotor et de M. mephitis sous le scénario climatique SSP370 pendant les 100 prochaines années. Les résultats ont révélé un déplacement important des deux espèces vers le nord, sans nécessairement de perte d'habitat près des Grands Lacs et du corridor du Saint-Laurent. Ces résultats soulignent une possible augmentation de la distribution des deux réservoirs est un facteur critique qui modifie la dynamique hôte-pathogène, et l'exposition des populations humaines.
Notre étude met en évidence les risques d'épidémies de zoonoses au Québec alors que les espèces s'adaptent aux changements climatiques et aux pressions urbaines. La redistribution prévue des principaux réservoirs fauniques souligne l'importance de surveiller les changements écologiques et épidémiologiques afin d'éclairer les stratégies de santé publique et de conservation.